Discours de Yannick Montigné pour les 60 ans du Bagad en 2012
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Adjoints et Membres de la Municipalité,
Monsieur le Directeur de Cap l’Orient et toute son équipe,
Messieurs les Commandants de la Place de Lorient et de la Base de Lann-Bihoué,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers Amis Sonneurs,
Degemer mat ! Bienvenue à toutes et à tous. En ces journées du patrimoine, nous sommes heureux de nous rassembler pour fêter avec solennité et dans la convivialité les 60 ans du Bagad de Lann-Bihoué. Notre Bagad s’inscrit dans la richesse et la continuité de notre patrimoine, particulièrement ici, dans le pays de Lorient, qui par le passé a trop connu les souffrances de la guerre. Détruite, mais toujours vivante, cette ville a, dans la paix retrouvée, renoué avec ce qui fait en partie son âme, un besoin de ne pas oublier, ce qui en fait également son particularisme et son histoire. Comme de nouveaux mots qui rentrent dans un dictionnaire parce que notre façon de s’exprimer s’adapte, les traditions demeurent, évoluent, s’enrichissent, car notre forme de vie change. L’amitié des bagadou, des cercles, cimente cette force et sa jeunesse est le garant d’un avenir respectueux des traditions, mais combien ouvert à d’autres cultures, d’autres influences. Le patrimoine ne doit pas être figé mais s’enrichir un peu plus chaque jour, et chacun et chacune d’entre nous en sommes les acteurs. L’inter-celtique annuel en est une vibrante démonstration.
Cette belle histoire du Bagad qui démarre sur un air de bombarde soufflé par un joyeux Premier-Maitre a fait depuis de nombreux émules. Nous sommes dans un pays de contes et de légendes et la tradition veut qu’elle soit plus forte qu’une histoire scrupuleuse. On retiendra cependant les noms du Maitre Principal Delcuze et du Premier Maitre Roumégou qui ont posé les premières pierres de cet édifice. Des années 50-60 nous gardons le souvenir d’un groupe réduit incorporé pour un passage de 2 ans 1/2 sur la base. Affecté à d’autres taches que le Bagad nous avions toujours plaisir à improviser les répétitions et nous produire le plus souvent dans les fêtes locales ou patriotiques. Même si parfois, nous étions orphelins d’un Penn-Bagad. En 1957, première prestation internationale en le cap sur le pays de l’oncle Sam, à bord du porte-avions «Bois-Bailleau.
Par la suite, il a fallu, sur la base, une tempête mémorable en Octobre 1987 pour que le groupe enfin homogène soit affecté définitivement au Bagad et puisse travailler dans des conditions idéales musicalement que l’on trouve, encore aujourd’hui, au sein du Bagad, le seul professionnel en Bretagne.
Un esprit de camaraderie, d’unité autour de notre bannière, de fierté d’être les ambassadeurs d’un pays la France, d’une région la Bretagne, d’une famille la Celtie, de la Marine à qui notre région a donné tant de marins. 1800 sonneurs ont porté ce message au cours de ces 60 années. Qu’ils soient d’Armor ou d’Argoat, chacun et chacune amena sa sensibilité, son répertoire joué dans les bagadou avec une qualité d’interprétation, sans cesse améliorée. Avec la présence de Cercles à vos côtés, vous ajoutez l’élégance et la beauté des filles de Bretagne, le rythme et la fierté des danseurs, avec une chorégraphie à faire chavirer les cœurs. Tout ceci rassemblé, trouve son expression joyeuse, sentimentale et créative quand le Bagad s’inscrit au programme des festivités. Vous qui parcourez le monde, vous savez combien vous êtes attendus, fêtés, aimés et applaudis. Il n’y a pas un groupe de sonneurs et des spectateurs, mais une véritable communion, une symbiose, une même sensibilité , car tout simplement vous êtes là avec votre jeunesse, votre enthousiasme, votre talent, en un mot une image, un moment, que l’on voudrait revivre encore et encore. La barrière des langues s’efface pour partager une même émotion. Chaque contingent, chaque génération, chaque recrutement a porté ce flambeau allumé en 1952 dans le carré des équipages.
Les penn-Bagad, et leurs adjoints, efficaces et organisés, ont assuré la lourde responsabilité d’organiser ces prestations et ces voyages dans le monde entier. Quand notre tempérament jeune et généreux mais peut être un peu fougueux ou quelque peu indiscipliné s’installait, vous étiez là pour remettre tout le monde dans le bon ordre. Vous étiez là également messieurs les Penn-Bagad pour défendre avec conviction et persévérance le Bagad de Lann-Bihoué quand celui-ci tanguait sous les coups des discussions, de circulaires au plus haut sommet de l’Etat. Surtout en 1969 et 2000 où le Bagad a failli disparaitre. L’âme bretonne n’a fait qu’un tour, la Bretagne a dit son attachement au Bagad et votre travail a été récompensé.
C’est dans ces moments particulièrement sensibles, qu’on peut voir ceux, qui pour le bien commun, endossent de lourdes responsabilités. Le culot ne suffit pas, il faut aussi avoir du cœur et de la volonté, en même temps qu’un juste regard sur le devenir d’une œuvre. Vous l’avez fait, d’autres n’ont pas compris le chemin parcouru, ni le pourquoi d’un Bagad au sein d’un corps d’armée. Certes, il ne remplace pas un porte-avions ou un aviso, mais il contribue au rayonnement de la Marine Nationale, jeune, dynamique, créative, disciplinée. Une belle et originale carte de visite à travers les continents. Le Bagad a vécu et vivra encore de belles et nombreuses années.
Demain matin, sur la base de Lann-Bihoué, à proximité de Kerbagad, aura lieu la cérémonie du souvenir pour tous les Anciens qui ont rejoint l’autre rive. De là haut ils partagent ces moments. Un arbre pour porter de beaux fruits, doit avoir de solides racines. Vous étiez de ceux-là. Nous ne vous oublions pas. Merci les amis.
Merci à ceux qui ont consacré du temps, de l’énergie, avec gentillesse et efficacité pour la réussite de ces deux journées de rassemblement. Même si j’écorne un peu sa modestie, je dois au nom de tous les sonneurs, adresser un merci bien appuyé à Jean-Paul Peron, notre Président, attentif, précis, toujours sur la brèche. Un vrai Penn-Bagad aussi efficace que généreux.
Merci également à notre ami André PRONO et bravo pour ses talents de négociateur. Comme par le passé, toujours le bon tuyau pour atteindre l’objectif fixé.
Merci à la Ville de Lorient et à toute son équipe, à Cap l’Orient. Toutes ces instances se sont mises spontanément à nos côtés pour nous aider dans les démarches administratives et réservations ou locations de différentes salles. Un dièse d’or a tinté dans les bureaux.
Merci à nos sponsors et nos mécènes qui par leur générosité ont largement contribué au montage de ce rassemblement. Je pense d’ailleurs, qu’avec certains, nous allons encore écrire d’autres chapitres.
Merci à tous les bénévoles, sans qui rien ne pourrait se construire.
Merci à Madame Irène FRAIN, auteur de talent et notre gentille marraine pour ces belles journées.
Enfin, merci à la Base de Lann-Bihoué, à son Commandant qui nous accueillera toute la journée du 16.
Merci au Bagad de Lann-Bihoué, son Major, Philippe Renard et ses Sonneurs. Continuez à nous faire vibrer, nous faire rêver. Continuez à nous surprendre avec votre talent, nous n’avons pas fini de vous aimer. Oui, de vous aimer très, très fort !
Kenavo. Merci pour votre aimable attention.
Yannick Montigné
Hôtel de Ville de Lorient. Le 15 Septembre 2012 .